Skip to main content
x
DOUANES : 6, 2 T DE CANNABIS SAISIES À KOUTIALA

DOUANES : 6, 2 T DE CANNABIS SAISIES À KOUTIALA

               Douanes : 6, 2 T de cannabis saisies à Koutiala 


C’est une saisie d’envergure que vient de réaliser la Direction régionale des Douanes de Koutiala. Elle porte sur un peu plus de 6,2 tonnes de cannabis d’une valeur marchande estimée à 16 milliards de FCFA, à la vente au détail.

C’était le mardi 26 janvier 2021. Heureuse coïncidence, ce jour est consacré Journée Internationale de la Douane (JID), célébrée par toutes les administrations douanières membres de l’Organisation mondiale des Douanes (OMD). Covid 19 oblige, la commémoration cette année n’a pas eu un cachet éclatant à l’instar des précédentes : 
L’administration douanière s’est contentée d’organiser le dépôt d’une gerbe de fleurs par le Directeur Général des Douanes au pied du monument aux Morts, dans la cour à Faladié. Des certificats de mérite, décernés par l’OMD, ont été remis aux heureux agents récipiendaires, qui se sont distingués, tout au long de l’année, à circonscrire les effets néfastes de la Covid 19.

La veille, le Ministre de l’Économie et des Finances a prononcé un discours pour expliquer le thème retenu pour la Journée 2021, à savoir la résilience face à la pandémie du coronavirus, et a félicité le service des douanes pour avoir atteint, voire dépassé le quota de recettes douanières de 2020. 

Pendant ce temps, une toute autre ambiance régnait à Koutiala où une opération d’envergure se préparait dans les locaux des douanes. Les agents de la toute nouvelle Direction régionale de Koutiala mettaient la dernière main aux préparatifs d’une mission délicate. Dans la parfaite discrétion que commandent ce genre d’intervention. Les renseignements obtenus étaient précis. Mais comment avoir accès à la drogue sans éveiller les soupçons ? 

Dans le secteur de Karangasso sur la route de Koury à 45 km de Koutiala, se trouve un grand dépôt de cannabis, selon les informations reçues par les douaniers. Les gabelous sont conscients de l’enjeu. L’opération est périlleuse du fait de l’insécurité dans la zone. L’attaque récente du Bureau des Douanes de Koury a laissé des traces dans les esprits. Mais ce traumatisme ne doit pas entamer la détermination des douaniers à mener des opérations sur le terrain.

BRAVER L’INSÉCURITÉ

Karangasso est une bourgade sans histoires. C’est à 5 km de là qu’un hameau est érigé pour servir de dépôt de cannabis. Selon les limiers de la Douane, vraisemblablement, les trois maisonnettes citées par l’informateur ont été construites juste pour le stockage du produit, en attendant l’enlèvement par petites quantités. Le Chef de la Section Recherches et Interventions, l’inspecteur Abdoul Karim Dembélé doit se dépêcher. Le temps presse.

En ce mardi 26 janvier donc, avant que le soleil ne se lève sur la Cité de l’Or blanc, avec quelques éléments de son unité, le Chef de la mission saute dans un véhicule pour se rendre sur les lieux, bravant évidemment l’insécurité ambiante sur cette bande frontalière où campent de temps à autre des présumés djihadistes dans une forêt non loin de là. 

Sur les lieux, tout est pensé pour cacher l’activité illicite. Derrière les murs en terre battue se cache une montagne de briques de cannabis entreposées dans trois maisonnettes du hameau. 

Aucune précaution apparente pour la protection de cette onéreuse et dangereuse  marchandise. Un calme plutôt inquiétant. Mais le temps n’est plus à la réflexion, plutôt à l’action. Pour récupérer la totalité de la drogue entreposée, il faut nécessairement surmonter la peur et prendre le temps de tout passer au peigne fin. 

Entre les autres habitations du hameau, les douaniers ont constaté la présence de deux femmes et d’une fillette. Une moto est garée un peu plus loin. Les gabelous avancent prudemment vers les trois maisonnettes. Ils remarquent que les portes ne sont pas fermées à clef. Une forte odeur de chanvre indien s’y échappe. 
Les nouvelles sont bonnes : «Il y a probablement du chanvre indien dans les trois maisonnettes...», murmure un agent dans les oreilles de son Chef d’unité. Pour en avoir le cœur net, les gabelous demandent alors à inspecter les lieux. L’une des femmes se présentant comme l’épouse du chef de famille, propriétaire des lieux, se prête aux questions des agents des douanes. Visiblement, la jeune femme s’efforce de contenir sa peur. Réussira-t-elle à convaincre les douaniers ? Certainement pas !

«Après un petit moment d’hésitation, elle a consenti à la fouille des maisonnettes. Elle marque non seulement son accord mais affirme en plus qu’il n’y a que des colis destinés aux foires de la localité que des connaissances de son époux viennent lui confier pour quelques jours. La vérification sommaire nous a permis de découvrir plusieurs sacs contenant des briques d’herbe de cannabis», explique le Chef de l’unité qui conduisait les opérations.

Dans les maisonnettes, il n’y avait pas que du cannabis. Il y avait en plus quelques cartons de médicaments contrefaits, en comprimés, gélules et flacons. 

Malgré les recherches entreprises dans les environs, aucun interlocuteur n’a daigné se présenter au sujet du cannabis et des médicaments.

« C’est assurément un sentiment de fierté qui m’anime. Cette saisie est très importante compte tenu de la nature des produits saisis et surtout des  quantités (6,2 tonnes de cannabis). Mais je suis également inquiet vu le danger que constituent le cannabis et les médicaments contrefaits pour la santé des populations. Nous nous devons de les protéger contre ces fléaux», nous confie le lieutenant-colonel, Mohamed Coulibaly, Directeur Régional, qui invite nos concitoyens à aider les services des douanes en fournissant des renseignements. 

La réaction du Directeur Général des Douanes ne s’est pas fait attendre après cette opération peu ordinaire. L’Inspecteur Général Mahamet Doucara a adressé ses vives félicitations à ses agents avant de rappeler que la protection des populations est une des missions régaliennes de ses services. Les produits saisis, placés sous bonne garde, seront incinérés le moment venu par la commission nationale dédiée à cette activité.

Pour le moment, les enquêtes se poursuivent. La justice a déjà été saisie.